Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, j’ay receu voz lettres du XXVIIIme du passé,
2et quant à ce que le sieur de la Magdaleyne, commissaire de
3l’artillerye, vous a dit de ma part, c’est chose dont je luy avois
4donné charge. Mais puisque nous nous pourrons veoir en ceste
5ville à l’arrivée de monsieur le marechal de Dampville, qui pourra
6estre dans le temps que vous pourrez juger par les lettres qu’il
7m’escript, desquelles je vous envoye coppie, nous remectrons
8à discourir ensemble à ceste heure-là. Mondit sieur le marechal m’a
9envoyé, comme vous verrez par sesdites lettres, coppie des lettres que le
10roy luy a escriptes depuis son partement de la court, desquelles
11j’ay bien voulu vous envoyer semblablement le double et
12vous dire que tout presentement, je viens aussi de recevoir lettres
13de sa majesté qui sont en mesme substance que celles de mondit
14sieur le marechal. Quant à nouvelles de la court, je m’asseure
15que vous aurez desja sceu la reduction de Mons en Henault par
16composition, tellement qu’à ce que l’on me mande, le duc d’Alve y
17feit dire la messe le dimanche XXIme du passé ; et les François
18s’en retournent en France, suivant la promesse qu’ilz ont faicte d’estre
19catholicques et de ne porter jamais les armes contre le roy ; et
20les Allemandz seront conduictz en Allemaigne et toutz avec leurs
21bagues sauves. Le duc d’Alve estoit party le mardy pour aller après
22le Prince d’Orenges. Le roy de Navarre fut à la messe vendredy
23passé, et le jour de la Sainct-Michel, le roy devoit donner l’ordre à monsieur
24le prince de Condé, qu’on dit estre fort bon catholicque maintenant. Voyla tout
25ce que je scaiche pour ceste heure, apres mes humbles recommandations à votre bonne
26grace, suppliant le Createur qu’il vous doint,
27Monsieur, en tres bonne santé longue vye. De Lyon, le premier
28octobre 1572.
29Votre plus afeccionné à vous faire servise.
30Mandelot
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